Combat de mai 1940
5 participants
Combat de mai 1940
Bonjour
Je vous transmets cette photographie prise sur la voie ferrée de Lumbres à St Omer, le lendemain des combats du 22 mai 1940
Elle est édifiante au sujet de la violence des combats.
Bien à vous tous
Administrateur
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Je vous transmets cette photographie prise sur la voie ferrée de Lumbres à St Omer, le lendemain des combats du 22 mai 1940
Elle est édifiante au sujet de la violence des combats.
Bien à vous tous
Administrateur
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Re: Combat de mai 1940
bonjour
effectivement cela nous rappelle que la guerre n'est pas un jeu
a+
christophe
effectivement cela nous rappelle que la guerre n'est pas un jeu
a+
christophe
luft02- Messages : 22
Date d'inscription : 18/12/2015
Re: Combat de mai 1940
Dans la soirée du 21, les ordres parviennent au groupe Von Kleist de consommer l'encerclement en remontant le long du littoral. A gauche du dispositif, le XIXe Corps d’armée, sous les ordres du général Guderian, en passe de devenir légendaire, est rassemblé entre la Somme et l’Authie et reçoit pour mission de s’emparer de Boulogne. Le 41e Corps de Reinhard dispose de la 6e Panzerdivision du général Kempf alignée sur une ligne Saint-Pol-Tincques et la 8e Panzerdivision du général Kuntzen, entre Saint-Pol et Hesdin. A la droite, se trouve une SS-Panzer, dans le secteur de Penin. A 22 heures 30, les ordres sont de s’élancer vers le nord, à l’ouest de la ligne Tincques-Diéval-Mametz-Saint-Omer et la ligne Hesdin-Desvres-Marquise séparera les secteurs d’action de des deux corps blindés.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la confusion règne du côté allié. Aucune unité constituée, à part peut-être la 21e division d’infanterie, est à pied d’œuvre dans le secteur et le général ne dispose que de maigres troupes pour tenter de résister, troupes composés des régiments régionaux et des unités de dépôt. Elles sont pratiquement sans valeur, car mal instruites et mal équipées. Leur mission est d’assurer la défense de la ligne Steenvorde-Cassel-Gravelines, de tenir autant que faire se peut sur l’Aa. C’est ainsi à un escadron d’instruction hippomobile, riche de 36 hommes qu’incombe la défense de la ligne d’Arques à Setques. Six petits postes de fortune de six à sept cavaliers sont égrenés sur cette ligne, disposant de trois fusils mitrailleurs, de deux mitrailleuses et d’un canon de 37
Il est important également de tenir la voie ferrée de Saint-Omer à Boulogne, pour que puissent s’accomplir les mouvements de la 21e division qui reçoit l’ordre de se replier vers Boulogne
C’est la 6e Panzer qui se prépare ainsi à s’élancer sur Lumbres. Elle marche en deux colonnes, précédées par une avant-garde motorisée, l’AA 57, et suivie des services qui se trouvent encore dans la région de Doullens. La colonne de gauche est formée de l’avant-garde et des deux groupes blindés d’Eselbeck et de Lehnert. Elle fonce à partir de Saint-Pol, sans rencontrer de réelle résistance, sur l’itinéraire Anvin-Crépy-Verchin-Lisbourg, remonte vers la D 191, descend sur Matringhem et Wandonne, puis par la Sécheresse, arrive à Fauquembergues, vers midi. Elle bifurque vers Campagne jusqu’à la Croix, descend sur Thiembronne, pour passer à Drionville et déboucher sur Elnes. A 14 heures, l’élément de reconnaissance apparaît au passage à niveau.
C’est en ce lieu qu’il va se heurter enfin à une courte résistance. En effet, dans sa marche cahotante vers Boulogne, au moment de l’arrivée des colonnes allemandes, l’état-major du groupe I du 35e régiment d’artillerie, et la 3e batterie commandé par le commandant Haye (21e division d’infanterie) parvient près de la gare de Lumbres, la tête du convoi à la hauteur du passage à niveau. Tout semble calme, si ce n’est que le ronronnement d’un avion de reconnaissance qui survole la localité. Bientôt, cependant, l’alerte est donnée par le service de guet installé dans un wagon proche de celui des officiers. On s’attend à une attaque aérienne, mais ce sont les automitrailleuses qui débouchent. Les blindés ennemis s’avancent sur un chemin parallèle à la voie ferrée, à une centaine de mètres. Un officier allemand, avec un mouchoir blanc, invite les Français à se rendre, mais les artilleurs refusent, en dépit de leur armement réduit : une mitrailleuse Saint-Etienne, un fusil-mitrailleur en DCA, quelques mousquetons pour un homme sur trois. Il est, de plus, impossible de débarquer les canons de 75. Le commandant Haye ordonne d’ouvrir le feu, espérant le secours rapide d’éléments du 48e régiment d’infanterie qui doivent suivre. La réplique est brutale et le train, en son entier, est pris sous le tir des mitrailleuses et des canons de petits calibres. Le commandant Haye est touché à la deuxième rafale, mais grièvement blessé invite ses subordonnés à poursuivre la lutte. La résistance est acharnée. Le lieutenant Le Menac’h est blessé à son tour et tombe dans le fossé bordant la voie. Les lieutenants Bertheuil et Bezault tentent d’utiliser la mitrailleuse en tir horizontal : les artilleurs qui s’approchent sont rapidement mis hors de combat par un feu nourri. Les fantassins allemands s’approchent et attaquent à la grenade, aidés par les fusils-mitrailleurs qui fauchent latéralement tout ce qui bouge. Les Français survivants tentent de se replier sur un petit bois voisin, afin d’alerter les trains suivants. Le Menac’h, qui a tenté de couvrir, en dépit de ses blessures, leur repli, est atteint par une grenade qui lui fait perdre connaissance. Le lieutenant Bezault tente de remettre en route la locomotive, pour faire reculer le train, mais il est tué par un jet de grenade. Haye qui n’a pas arrêté de tirer est finalement abattu. En fin de course, au bout de trois quarts d’heure, le combat cesse et les survivants se rendent. Le bilan est lourd : deux officiers tués et trois blessés, trois hommes tués et une dizaine de blessés. Le lieutenant Bertheuil organise le ramassage des blessés qui sont transportés chez le garde-barrière. Le Menac’h reprend alors connaissance, mais un médecin allemand lui prédit sa mort prochaine : il survivra.
Au bruit du combat, les deux trains suivants ont rebroussé chemin. Ils transportaient la 16e batterie du 235e RAL et la 4e batterie et l’état-major du groupe II du 35e RA.
Après le combat de Lumbres, la tête de la colonne a repris sa marche vers le Nord, vers Bayenghem, Rebergues et Licques qu’elle atteint à 19 h 15, heures française. Un élément de reconnaissance s’approchera jusqu’à sept kilomètres de Calais. Quant au groupe Elselbeck, en deuxième échelon, il suit avec deux heures de retard et n’arrive à Lumbres que vers 17 h 45. La colonne de droite (Koll et Ravenstein) a progressé vers Esquerdes et Wizernes, si bien que le groupe du dépôt de cavalerie qui se trouvait à Setques n’a pu que se replier vers Arques, pour échapper provisoirement à la capture.
Dans la soirée du 22, le groupe Von Kleist a atteint, en gros, la ligne de chemin de fer d’Hesdigneul à Wizernes, puis jusqu’à Blessy. Le général Kempf (6e Panzer) a installé son quartier général à Wavrans sur- l’Aa. Le front reste cependant fluide et les Allemands restent sur leurs gardes. La RAF s’est manifestée dans la journée et le commandement allemand installe en conséquence quelques batteries de la Flak. Des unités françaises parcourent encore la région, tentant de s’infiltrer entre les mailles. C’est ainsi que dans la nuit deux bataillons du 48e régiment d’infaterie tentent de rejoindre Boulogne à partir de Berguette. A cinq heures du matin, dans la journée du 23, ils sont à Lumbres où le bruit de leurs voiturettes réveille les Allemands. Les Français parviennent à les anéantir, mais rebroussent chemin vers Witternesse où ils seront faits prisonniers.
Ce même 23, les objectifs de la 6e Panzer ont été changés et ils continuent de progresser, moins rapidement que la veille, jusqu’à une ligne Ebblinghem-Holque.
La progression des blindés allemands, dans cette journée du 22 mai, a été facilitée puisqu’elle ne rencontra guère de défenses organisées, mais elle a dépassé nombre d’éléments qui erraient au hasard sur le territoire. D’autres escarmouches sporadiques sont a signaler çà et là, comme celle de Drionville qui vit la mort de trois soldats britanniques. Alfred Lefebvre cite aussi le cas d’Alfred Letailleur , abattu à Lumbres :
En face de chez nous gît le cadavre d'un soldat français, touché au ventre. Son corps est démesurément gonflé: on vérifie la plaque d'identité qu'il porte encore au poignet : Letailleur, Béthune, un gars de chez nous. Il paraît qu'il a été atteint du côté de Liauwette et que les Allemands l'auraient déposé là avant de continuer leur chemin.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la confusion règne du côté allié. Aucune unité constituée, à part peut-être la 21e division d’infanterie, est à pied d’œuvre dans le secteur et le général ne dispose que de maigres troupes pour tenter de résister, troupes composés des régiments régionaux et des unités de dépôt. Elles sont pratiquement sans valeur, car mal instruites et mal équipées. Leur mission est d’assurer la défense de la ligne Steenvorde-Cassel-Gravelines, de tenir autant que faire se peut sur l’Aa. C’est ainsi à un escadron d’instruction hippomobile, riche de 36 hommes qu’incombe la défense de la ligne d’Arques à Setques. Six petits postes de fortune de six à sept cavaliers sont égrenés sur cette ligne, disposant de trois fusils mitrailleurs, de deux mitrailleuses et d’un canon de 37
Il est important également de tenir la voie ferrée de Saint-Omer à Boulogne, pour que puissent s’accomplir les mouvements de la 21e division qui reçoit l’ordre de se replier vers Boulogne
C’est la 6e Panzer qui se prépare ainsi à s’élancer sur Lumbres. Elle marche en deux colonnes, précédées par une avant-garde motorisée, l’AA 57, et suivie des services qui se trouvent encore dans la région de Doullens. La colonne de gauche est formée de l’avant-garde et des deux groupes blindés d’Eselbeck et de Lehnert. Elle fonce à partir de Saint-Pol, sans rencontrer de réelle résistance, sur l’itinéraire Anvin-Crépy-Verchin-Lisbourg, remonte vers la D 191, descend sur Matringhem et Wandonne, puis par la Sécheresse, arrive à Fauquembergues, vers midi. Elle bifurque vers Campagne jusqu’à la Croix, descend sur Thiembronne, pour passer à Drionville et déboucher sur Elnes. A 14 heures, l’élément de reconnaissance apparaît au passage à niveau.
C’est en ce lieu qu’il va se heurter enfin à une courte résistance. En effet, dans sa marche cahotante vers Boulogne, au moment de l’arrivée des colonnes allemandes, l’état-major du groupe I du 35e régiment d’artillerie, et la 3e batterie commandé par le commandant Haye (21e division d’infanterie) parvient près de la gare de Lumbres, la tête du convoi à la hauteur du passage à niveau. Tout semble calme, si ce n’est que le ronronnement d’un avion de reconnaissance qui survole la localité. Bientôt, cependant, l’alerte est donnée par le service de guet installé dans un wagon proche de celui des officiers. On s’attend à une attaque aérienne, mais ce sont les automitrailleuses qui débouchent. Les blindés ennemis s’avancent sur un chemin parallèle à la voie ferrée, à une centaine de mètres. Un officier allemand, avec un mouchoir blanc, invite les Français à se rendre, mais les artilleurs refusent, en dépit de leur armement réduit : une mitrailleuse Saint-Etienne, un fusil-mitrailleur en DCA, quelques mousquetons pour un homme sur trois. Il est, de plus, impossible de débarquer les canons de 75. Le commandant Haye ordonne d’ouvrir le feu, espérant le secours rapide d’éléments du 48e régiment d’infanterie qui doivent suivre. La réplique est brutale et le train, en son entier, est pris sous le tir des mitrailleuses et des canons de petits calibres. Le commandant Haye est touché à la deuxième rafale, mais grièvement blessé invite ses subordonnés à poursuivre la lutte. La résistance est acharnée. Le lieutenant Le Menac’h est blessé à son tour et tombe dans le fossé bordant la voie. Les lieutenants Bertheuil et Bezault tentent d’utiliser la mitrailleuse en tir horizontal : les artilleurs qui s’approchent sont rapidement mis hors de combat par un feu nourri. Les fantassins allemands s’approchent et attaquent à la grenade, aidés par les fusils-mitrailleurs qui fauchent latéralement tout ce qui bouge. Les Français survivants tentent de se replier sur un petit bois voisin, afin d’alerter les trains suivants. Le Menac’h, qui a tenté de couvrir, en dépit de ses blessures, leur repli, est atteint par une grenade qui lui fait perdre connaissance. Le lieutenant Bezault tente de remettre en route la locomotive, pour faire reculer le train, mais il est tué par un jet de grenade. Haye qui n’a pas arrêté de tirer est finalement abattu. En fin de course, au bout de trois quarts d’heure, le combat cesse et les survivants se rendent. Le bilan est lourd : deux officiers tués et trois blessés, trois hommes tués et une dizaine de blessés. Le lieutenant Bertheuil organise le ramassage des blessés qui sont transportés chez le garde-barrière. Le Menac’h reprend alors connaissance, mais un médecin allemand lui prédit sa mort prochaine : il survivra.
Au bruit du combat, les deux trains suivants ont rebroussé chemin. Ils transportaient la 16e batterie du 235e RAL et la 4e batterie et l’état-major du groupe II du 35e RA.
Après le combat de Lumbres, la tête de la colonne a repris sa marche vers le Nord, vers Bayenghem, Rebergues et Licques qu’elle atteint à 19 h 15, heures française. Un élément de reconnaissance s’approchera jusqu’à sept kilomètres de Calais. Quant au groupe Elselbeck, en deuxième échelon, il suit avec deux heures de retard et n’arrive à Lumbres que vers 17 h 45. La colonne de droite (Koll et Ravenstein) a progressé vers Esquerdes et Wizernes, si bien que le groupe du dépôt de cavalerie qui se trouvait à Setques n’a pu que se replier vers Arques, pour échapper provisoirement à la capture.
Dans la soirée du 22, le groupe Von Kleist a atteint, en gros, la ligne de chemin de fer d’Hesdigneul à Wizernes, puis jusqu’à Blessy. Le général Kempf (6e Panzer) a installé son quartier général à Wavrans sur- l’Aa. Le front reste cependant fluide et les Allemands restent sur leurs gardes. La RAF s’est manifestée dans la journée et le commandement allemand installe en conséquence quelques batteries de la Flak. Des unités françaises parcourent encore la région, tentant de s’infiltrer entre les mailles. C’est ainsi que dans la nuit deux bataillons du 48e régiment d’infaterie tentent de rejoindre Boulogne à partir de Berguette. A cinq heures du matin, dans la journée du 23, ils sont à Lumbres où le bruit de leurs voiturettes réveille les Allemands. Les Français parviennent à les anéantir, mais rebroussent chemin vers Witternesse où ils seront faits prisonniers.
Ce même 23, les objectifs de la 6e Panzer ont été changés et ils continuent de progresser, moins rapidement que la veille, jusqu’à une ligne Ebblinghem-Holque.
La progression des blindés allemands, dans cette journée du 22 mai, a été facilitée puisqu’elle ne rencontra guère de défenses organisées, mais elle a dépassé nombre d’éléments qui erraient au hasard sur le territoire. D’autres escarmouches sporadiques sont a signaler çà et là, comme celle de Drionville qui vit la mort de trois soldats britanniques. Alfred Lefebvre cite aussi le cas d’Alfred Letailleur , abattu à Lumbres :
En face de chez nous gît le cadavre d'un soldat français, touché au ventre. Son corps est démesurément gonflé: on vérifie la plaque d'identité qu'il porte encore au poignet : Letailleur, Béthune, un gars de chez nous. Il paraît qu'il a été atteint du côté de Liauwette et que les Allemands l'auraient déposé là avant de continuer leur chemin.
rlesage- Messages : 6
Date d'inscription : 08/12/2015
Re: Combat de mai 1940
bonjour
encore merci pour cette leçon d'histoire
moi je connais un peu plus sur la bataille de stonne ,car un ami a un musée à semuy dans les ardennes que je vous invite à y faire un petit tour si vous passez par là
a+
christophe
encore merci pour cette leçon d'histoire
moi je connais un peu plus sur la bataille de stonne ,car un ami a un musée à semuy dans les ardennes que je vous invite à y faire un petit tour si vous passez par là
a+
christophe
luft02- Messages : 22
Date d'inscription : 18/12/2015
Re: Combat de mai 1940
Bonsoir René
Je ne connaissais pas certains points de cet article qui est excellent dans ses détails.
Merci pour cette leçon d'histoire locale au sujet des combats du 22 mai 1940.
Bravo
A bientôt
Serge
Je ne connaissais pas certains points de cet article qui est excellent dans ses détails.
Merci pour cette leçon d'histoire locale au sujet des combats du 22 mai 1940.
Bravo
A bientôt
Serge
Dernière édition par Serge D. le Sam 26 Déc - 13:06, édité 1 fois
Re: Combat de mai 1940
Bonjour,
Merci René pour ces informations, tu nous apportes beaucoup. Des leçons d'histoire comme ça je veux bien en prendre tous les jours, même en t'ayant eu comme profresseur d'histoire.
Merci
Merci René pour ces informations, tu nous apportes beaucoup. Des leçons d'histoire comme ça je veux bien en prendre tous les jours, même en t'ayant eu comme profresseur d'histoire.
Merci
couzin- Messages : 39
Date d'inscription : 03/12/2015
Age : 39
Localisation : Thiembronne
Re: Combat de mai 1940
L’arrivée des allemands à Lumbres vécue de Samette, j'avais 9 ans.
Le 22 mai vers 15 heures, notre attention fut attirée par des explosions venant du côté de la Montagne. Monsieur Cousin notre voisin pensait que ces détonations pouvaient venir d’un lieu sensible comme la poudrerie d’Esquerdes. En fait il s’agissait de l’attaque par les blindés allemands, d’un train militaire français stationnant au pied de la Montagne. Au paravent ces envahisseurs avaient réduit, en pénétrant dans Lumbres, un poste de mitrailleuses français en position au passage à niveau sur la route d’Elnes. Deux officiers furent tués pendant ces combats. Dans l’heure qui suivit, des blindés allemands commencèrent à déferler derrière chez nous, sur la N. 42 en direction de Boulogne s/Mer. Les hommes en rampant s’avancèrent à l’autre bout de la pâture, pour observer au travers de la haie le convoie qui passait. La nuit ayant été calme, le lendemain matin il fût décidé de sortir de l’abri, pour rentrer dans les maisons. En passant dans le jardin nous fûmes sifflés par des soldats allemands, serveurs d’une batterie de flak 88, qui s’étaient mis en position la nuit dans la pâture à deux pas de chez nous.
La Kommandantur s’installera rapidement rue Creuze.
Le 22 mai au matin, un bimoteur Anglais touché au dessus de Lumbres s’était écrasé en flammes au bois Lamotte. Il n’y eut aucun survivant.
Le 22 mai vers 15 heures, notre attention fut attirée par des explosions venant du côté de la Montagne. Monsieur Cousin notre voisin pensait que ces détonations pouvaient venir d’un lieu sensible comme la poudrerie d’Esquerdes. En fait il s’agissait de l’attaque par les blindés allemands, d’un train militaire français stationnant au pied de la Montagne. Au paravent ces envahisseurs avaient réduit, en pénétrant dans Lumbres, un poste de mitrailleuses français en position au passage à niveau sur la route d’Elnes. Deux officiers furent tués pendant ces combats. Dans l’heure qui suivit, des blindés allemands commencèrent à déferler derrière chez nous, sur la N. 42 en direction de Boulogne s/Mer. Les hommes en rampant s’avancèrent à l’autre bout de la pâture, pour observer au travers de la haie le convoie qui passait. La nuit ayant été calme, le lendemain matin il fût décidé de sortir de l’abri, pour rentrer dans les maisons. En passant dans le jardin nous fûmes sifflés par des soldats allemands, serveurs d’une batterie de flak 88, qui s’étaient mis en position la nuit dans la pâture à deux pas de chez nous.
La Kommandantur s’installera rapidement rue Creuze.
Le 22 mai au matin, un bimoteur Anglais touché au dessus de Lumbres s’était écrasé en flammes au bois Lamotte. Il n’y eut aucun survivant.
Delannoy- Messages : 13
Date d'inscription : 06/12/2015
Delannoy- Messages : 13
Date d'inscription : 06/12/2015
Re: Combat de mai 1940
Bonjour M. Delannoy
Belle reconstitution de l'arrivée des troupes allemandes à Lumbres.
Où se trouvait exactement la batterie flak de 88 mm?
Cordialement
Belle reconstitution de l'arrivée des troupes allemandes à Lumbres.
Où se trouvait exactement la batterie flak de 88 mm?
Cordialement
suite combats de Lumbres
Effectivement, Le Menach fut renvoyé comme étant "irrécupérable". Comme le dit René dans son excellent article, il survécut.
Il écrivit peu après aux familles de toutes les victimes tués. Le lieutenant Bézault mourut à ses côtés à la lisière du bois de la "Montagne" ainsi que le commandant Haye qui fut tué près de la maison du garde-barrière.
Cdlt
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Il écrivit peu après aux familles de toutes les victimes tués. Le lieutenant Bézault mourut à ses côtés à la lisière du bois de la "Montagne" ainsi que le commandant Haye qui fut tué près de la maison du garde-barrière.
Cdlt
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rlesage a écrit:Dans la soirée du 21, les ordres parviennent au groupe Von Kleist de consommer l'encerclement en remontant le long du littoral. A gauche du dispositif, le XIXe Corps d’armée, sous les ordres du général Guderian, en passe de devenir légendaire, est rassemblé entre la Somme et l’Authie et reçoit pour mission de s’emparer de Boulogne. Le 41e Corps de Reinhard dispose de la 6e Panzerdivision du général Kempf alignée sur une ligne Saint-Pol-Tincques et la 8e Panzerdivision du général Kuntzen, entre Saint-Pol et Hesdin. A la droite, se trouve une SS-Panzer, dans le secteur de Penin. A 22 heures 30, les ordres sont de s’élancer vers le nord, à l’ouest de la ligne Tincques-Diéval-Mametz-Saint-Omer et la ligne Hesdin-Desvres-Marquise séparera les secteurs d’action de des deux corps blindés.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la confusion règne du côté allié. Aucune unité constituée, à part peut-être la 21e division d’infanterie, est à pied d’œuvre dans le secteur et le général ne dispose que de maigres troupes pour tenter de résister, troupes composés des régiments régionaux et des unités de dépôt. Elles sont pratiquement sans valeur, car mal instruites et mal équipées. Leur mission est d’assurer la défense de la ligne Steenvorde-Cassel-Gravelines, de tenir autant que faire se peut sur l’Aa. C’est ainsi à un escadron d’instruction hippomobile, riche de 36 hommes qu’incombe la défense de la ligne d’Arques à Setques. Six petits postes de fortune de six à sept cavaliers sont égrenés sur cette ligne, disposant de trois fusils mitrailleurs, de deux mitrailleuses et d’un canon de 37
Il est important également de tenir la voie ferrée de Saint-Omer à Boulogne, pour que puissent s’accomplir les mouvements de la 21e division qui reçoit l’ordre de se replier vers Boulogne
C’est la 6e Panzer qui se prépare ainsi à s’élancer sur Lumbres. Elle marche en deux colonnes, précédées par une avant-garde motorisée, l’AA 57, et suivie des services qui se trouvent encore dans la région de Doullens. La colonne de gauche est formée de l’avant-garde et des deux groupes blindés d’Eselbeck et de Lehnert. Elle fonce à partir de Saint-Pol, sans rencontrer de réelle résistance, sur l’itinéraire Anvin-Crépy-Verchin-Lisbourg, remonte vers la D 191, descend sur Matringhem et Wandonne, puis par la Sécheresse, arrive à Fauquembergues, vers midi. Elle bifurque vers Campagne jusqu’à la Croix, descend sur Thiembronne, pour passer à Drionville et déboucher sur Elnes. A 14 heures, l’élément de reconnaissance apparaît au passage à niveau.
C’est en ce lieu qu’il va se heurter enfin à une courte résistance. En effet, dans sa marche cahotante vers Boulogne, au moment de l’arrivée des colonnes allemandes, l’état-major du groupe I du 35e régiment d’artillerie, et la 3e batterie commandé par le commandant Haye (21e division d’infanterie) parvient près de la gare de Lumbres, la tête du convoi à la hauteur du passage à niveau. Tout semble calme, si ce n’est que le ronronnement d’un avion de reconnaissance qui survole la localité. Bientôt, cependant, l’alerte est donnée par le service de guet installé dans un wagon proche de celui des officiers. On s’attend à une attaque aérienne, mais ce sont les automitrailleuses qui débouchent. Les blindés ennemis s’avancent sur un chemin parallèle à la voie ferrée, à une centaine de mètres. Un officier allemand, avec un mouchoir blanc, invite les Français à se rendre, mais les artilleurs refusent, en dépit de leur armement réduit : une mitrailleuse Saint-Etienne, un fusil-mitrailleur en DCA, quelques mousquetons pour un homme sur trois. Il est, de plus, impossible de débarquer les canons de 75. Le commandant Haye ordonne d’ouvrir le feu, espérant le secours rapide d’éléments du 48e régiment d’infanterie qui doivent suivre. La réplique est brutale et le train, en son entier, est pris sous le tir des mitrailleuses et des canons de petits calibres. Le commandant Haye est touché à la deuxième rafale, mais grièvement blessé invite ses subordonnés à poursuivre la lutte. La résistance est acharnée. Le lieutenant Le Menac’h est blessé à son tour et tombe dans le fossé bordant la voie. Les lieutenants Bertheuil et Bezault tentent d’utiliser la mitrailleuse en tir horizontal : les artilleurs qui s’approchent sont rapidement mis hors de combat par un feu nourri. Les fantassins allemands s’approchent et attaquent à la grenade, aidés par les fusils-mitrailleurs qui fauchent latéralement tout ce qui bouge. Les Français survivants tentent de se replier sur un petit bois voisin, afin d’alerter les trains suivants. Le Menac’h, qui a tenté de couvrir, en dépit de ses blessures, leur repli, est atteint par une grenade qui lui fait perdre connaissance. Le lieutenant Bezault tente de remettre en route la locomotive, pour faire reculer le train, mais il est tué par un jet de grenade. Haye qui n’a pas arrêté de tirer est finalement abattu. En fin de course, au bout de trois quarts d’heure, le combat cesse et les survivants se rendent. Le bilan est lourd : deux officiers tués et trois blessés, trois hommes tués et une dizaine de blessés. Le lieutenant Bertheuil organise le ramassage des blessés qui sont transportés chez le garde-barrière. Le Menac’h reprend alors connaissance, mais un médecin allemand lui prédit sa mort prochaine : il survivra.
Au bruit du combat, les deux trains suivants ont rebroussé chemin. Ils transportaient la 16e batterie du 235e RAL et la 4e batterie et l’état-major du groupe II du 35e RA.
Après le combat de Lumbres, la tête de la colonne a repris sa marche vers le Nord, vers Bayenghem, Rebergues et Licques qu’elle atteint à 19 h 15, heures française. Un élément de reconnaissance s’approchera jusqu’à sept kilomètres de Calais. Quant au groupe Elselbeck, en deuxième échelon, il suit avec deux heures de retard et n’arrive à Lumbres que vers 17 h 45. La colonne de droite (Koll et Ravenstein) a progressé vers Esquerdes et Wizernes, si bien que le groupe du dépôt de cavalerie qui se trouvait à Setques n’a pu que se replier vers Arques, pour échapper provisoirement à la capture.
Dans la soirée du 22, le groupe Von Kleist a atteint, en gros, la ligne de chemin de fer d’Hesdigneul à Wizernes, puis jusqu’à Blessy. Le général Kempf (6e Panzer) a installé son quartier général à Wavrans sur- l’Aa. Le front reste cependant fluide et les Allemands restent sur leurs gardes. La RAF s’est manifestée dans la journée et le commandement allemand installe en conséquence quelques batteries de la Flak. Des unités françaises parcourent encore la région, tentant de s’infiltrer entre les mailles. C’est ainsi que dans la nuit deux bataillons du 48e régiment d’infaterie tentent de rejoindre Boulogne à partir de Berguette. A cinq heures du matin, dans la journée du 23, ils sont à Lumbres où le bruit de leurs voiturettes réveille les Allemands. Les Français parviennent à les anéantir, mais rebroussent chemin vers Witternesse où ils seront faits prisonniers.
Ce même 23, les objectifs de la 6e Panzer ont été changés et ils continuent de progresser, moins rapidement que la veille, jusqu’à une ligne Ebblinghem-Holque.
La progression des blindés allemands, dans cette journée du 22 mai, a été facilitée puisqu’elle ne rencontra guère de défenses organisées, mais elle a dépassé nombre d’éléments qui erraient au hasard sur le territoire. D’autres escarmouches sporadiques sont a signaler çà et là, comme celle de Drionville qui vit la mort de trois soldats britanniques. Alfred Lefebvre cite aussi le cas d’Alfred Letailleur , abattu à Lumbres :
En face de chez nous gît le cadavre d'un soldat français, touché au ventre. Son corps est démesurément gonflé: on vérifie la plaque d'identité qu'il porte encore au poignet : Letailleur, Béthune, un gars de chez nous. Il paraît qu'il a été atteint du côté de Liauwette et que les Allemands l'auraient déposé là avant de continuer leur chemin.
Archives LH
Bonjour
Ci joint l'archive du bureau de la légion d'honneur concernant le Lieutenant Bézault.
https://servimg.com/view/17615179/147][/url]
Serge
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Ci joint l'archive du bureau de la légion d'honneur concernant le Lieutenant Bézault.
https://servimg.com/view/17615179/147][/url]
Serge
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Serge D. a écrit:Effectivement, Le Menach fut renvoyé comme étant "irrécupérable". Comme le dit René dans son excellent article, il survécut.
Il écrivit peu après aux familles de toutes les victimes tués. Le lieutenant Bézault mourut à ses côtés à la lisière du bois de la "Montagne" ainsi que le commandant Haye qui fut tué près de la maison du garde-barrière.
Cdlt
-----------------------rlesage a écrit:Dans la soirée du 21, les ordres parviennent au groupe Von Kleist de consommer l'encerclement en remontant le long du littoral. A gauche du dispositif, le XIXe Corps d’armée, sous les ordres du général Guderian, en passe de devenir légendaire, est rassemblé entre la Somme et l’Authie et reçoit pour mission de s’emparer de Boulogne. Le 41e Corps de Reinhard dispose de la 6e Panzerdivision du général Kempf alignée sur une ligne Saint-Pol-Tincques et la 8e Panzerdivision du général Kuntzen, entre Saint-Pol et Hesdin. A la droite, se trouve une SS-Panzer, dans le secteur de Penin. A 22 heures 30, les ordres sont de s’élancer vers le nord, à l’ouest de la ligne Tincques-Diéval-Mametz-Saint-Omer et la ligne Hesdin-Desvres-Marquise séparera les secteurs d’action de des deux corps blindés.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la confusion règne du côté allié. Aucune unité constituée, à part peut-être la 21e division d’infanterie, est à pied d’œuvre dans le secteur et le général ne dispose que de maigres troupes pour tenter de résister, troupes composés des régiments régionaux et des unités de dépôt. Elles sont pratiquement sans valeur, car mal instruites et mal équipées. Leur mission est d’assurer la défense de la ligne Steenvorde-Cassel-Gravelines, de tenir autant que faire se peut sur l’Aa. C’est ainsi à un escadron d’instruction hippomobile, riche de 36 hommes qu’incombe la défense de la ligne d’Arques à Setques. Six petits postes de fortune de six à sept cavaliers sont égrenés sur cette ligne, disposant de trois fusils mitrailleurs, de deux mitrailleuses et d’un canon de 37
Il est important également de tenir la voie ferrée de Saint-Omer à Boulogne, pour que puissent s’accomplir les mouvements de la 21e division qui reçoit l’ordre de se replier vers Boulogne
C’est la 6e Panzer qui se prépare ainsi à s’élancer sur Lumbres. Elle marche en deux colonnes, précédées par une avant-garde motorisée, l’AA 57, et suivie des services qui se trouvent encore dans la région de Doullens. La colonne de gauche est formée de l’avant-garde et des deux groupes blindés d’Eselbeck et de Lehnert. Elle fonce à partir de Saint-Pol, sans rencontrer de réelle résistance, sur l’itinéraire Anvin-Crépy-Verchin-Lisbourg, remonte vers la D 191, descend sur Matringhem et Wandonne, puis par la Sécheresse, arrive à Fauquembergues, vers midi. Elle bifurque vers Campagne jusqu’à la Croix, descend sur Thiembronne, pour passer à Drionville et déboucher sur Elnes. A 14 heures, l’élément de reconnaissance apparaît au passage à niveau.
C’est en ce lieu qu’il va se heurter enfin à une courte résistance. En effet, dans sa marche cahotante vers Boulogne, au moment de l’arrivée des colonnes allemandes, l’état-major du groupe I du 35e régiment d’artillerie, et la 3e batterie commandé par le commandant Haye (21e division d’infanterie) parvient près de la gare de Lumbres, la tête du convoi à la hauteur du passage à niveau. Tout semble calme, si ce n’est que le ronronnement d’un avion de reconnaissance qui survole la localité. Bientôt, cependant, l’alerte est donnée par le service de guet installé dans un wagon proche de celui des officiers. On s’attend à une attaque aérienne, mais ce sont les automitrailleuses qui débouchent. Les blindés ennemis s’avancent sur un chemin parallèle à la voie ferrée, à une centaine de mètres. Un officier allemand, avec un mouchoir blanc, invite les Français à se rendre, mais les artilleurs refusent, en dépit de leur armement réduit : une mitrailleuse Saint-Etienne, un fusil-mitrailleur en DCA, quelques mousquetons pour un homme sur trois. Il est, de plus, impossible de débarquer les canons de 75. Le commandant Haye ordonne d’ouvrir le feu, espérant le secours rapide d’éléments du 48e régiment d’infanterie qui doivent suivre. La réplique est brutale et le train, en son entier, est pris sous le tir des mitrailleuses et des canons de petits calibres. Le commandant Haye est touché à la deuxième rafale, mais grièvement blessé invite ses subordonnés à poursuivre la lutte. La résistance est acharnée. Le lieutenant Le Menac’h est blessé à son tour et tombe dans le fossé bordant la voie. Les lieutenants Bertheuil et Bezault tentent d’utiliser la mitrailleuse en tir horizontal : les artilleurs qui s’approchent sont rapidement mis hors de combat par un feu nourri. Les fantassins allemands s’approchent et attaquent à la grenade, aidés par les fusils-mitrailleurs qui fauchent latéralement tout ce qui bouge. Les Français survivants tentent de se replier sur un petit bois voisin, afin d’alerter les trains suivants. Le Menac’h, qui a tenté de couvrir, en dépit de ses blessures, leur repli, est atteint par une grenade qui lui fait perdre connaissance. Le lieutenant Bezault tente de remettre en route la locomotive, pour faire reculer le train, mais il est tué par un jet de grenade. Haye qui n’a pas arrêté de tirer est finalement abattu. En fin de course, au bout de trois quarts d’heure, le combat cesse et les survivants se rendent. Le bilan est lourd : deux officiers tués et trois blessés, trois hommes tués et une dizaine de blessés. Le lieutenant Bertheuil organise le ramassage des blessés qui sont transportés chez le garde-barrière. Le Menac’h reprend alors connaissance, mais un médecin allemand lui prédit sa mort prochaine : il survivra.
Au bruit du combat, les deux trains suivants ont rebroussé chemin. Ils transportaient la 16e batterie du 235e RAL et la 4e batterie et l’état-major du groupe II du 35e RA.
Après le combat de Lumbres, la tête de la colonne a repris sa marche vers le Nord, vers Bayenghem, Rebergues et Licques qu’elle atteint à 19 h 15, heures française. Un élément de reconnaissance s’approchera jusqu’à sept kilomètres de Calais. Quant au groupe Elselbeck, en deuxième échelon, il suit avec deux heures de retard et n’arrive à Lumbres que vers 17 h 45. La colonne de droite (Koll et Ravenstein) a progressé vers Esquerdes et Wizernes, si bien que le groupe du dépôt de cavalerie qui se trouvait à Setques n’a pu que se replier vers Arques, pour échapper provisoirement à la capture.
Dans la soirée du 22, le groupe Von Kleist a atteint, en gros, la ligne de chemin de fer d’Hesdigneul à Wizernes, puis jusqu’à Blessy. Le général Kempf (6e Panzer) a installé son quartier général à Wavrans sur- l’Aa. Le front reste cependant fluide et les Allemands restent sur leurs gardes. La RAF s’est manifestée dans la journée et le commandement allemand installe en conséquence quelques batteries de la Flak. Des unités françaises parcourent encore la région, tentant de s’infiltrer entre les mailles. C’est ainsi que dans la nuit deux bataillons du 48e régiment d’infaterie tentent de rejoindre Boulogne à partir de Berguette. A cinq heures du matin, dans la journée du 23, ils sont à Lumbres où le bruit de leurs voiturettes réveille les Allemands. Les Français parviennent à les anéantir, mais rebroussent chemin vers Witternesse où ils seront faits prisonniers.
Ce même 23, les objectifs de la 6e Panzer ont été changés et ils continuent de progresser, moins rapidement que la veille, jusqu’à une ligne Ebblinghem-Holque.
La progression des blindés allemands, dans cette journée du 22 mai, a été facilitée puisqu’elle ne rencontra guère de défenses organisées, mais elle a dépassé nombre d’éléments qui erraient au hasard sur le territoire. D’autres escarmouches sporadiques sont a signaler çà et là, comme celle de Drionville qui vit la mort de trois soldats britanniques. Alfred Lefebvre cite aussi le cas d’Alfred Letailleur , abattu à Lumbres :
En face de chez nous gît le cadavre d'un soldat français, touché au ventre. Son corps est démesurément gonflé: on vérifie la plaque d'identité qu'il porte encore au poignet : Letailleur, Béthune, un gars de chez nous. Il paraît qu'il a été atteint du côté de Liauwette et que les Allemands l'auraient déposé là avant de continuer leur chemin.
Re: Combat de mai 1940
Bonsoir M. Delannoy
Merci de cette précision. Peut-on encore voir l'emplacement de nos jours ?
Cdlt
Serge D.
Merci de cette précision. Peut-on encore voir l'emplacement de nos jours ?
Cdlt
Serge D.
Re: Combat de mai 1940
Bonsoir,
Ce sont toujours des précisions très intéressantes.
merci
Ce sont toujours des précisions très intéressantes.
merci
couzin- Messages : 39
Date d'inscription : 03/12/2015
Age : 39
Localisation : Thiembronne
Re: Combat de mai 1940
Serge D. a écrit:Bonsoir M. Delannoy
Merci de cette précision. Peut-on encore voir l'emplacement de nos jours ?
Cdlt
Serge D.
C'était dans la pâture, pas très loin de son entrée.
Je suppose que c'était pour défendre contre l'aviation le pont de l'ancienne N42
visible de là. Le matériel et les soldats devaient être très mobile, ils disparurent
quelques jours après sans laisser de trace.
Delannoy- Messages : 13
Date d'inscription : 06/12/2015
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